L’éditeur français Jungle nous livrent They’re not like us, un comics américain. Une plongée au cœur d’un groupe de personnes dotés de pouvoirs, mais qui vont vous surprendre au fil des pages. Notre critique.
Les super-pouvoirs. En voilà une base de départ originale pour un comics ! Et pourtant, la nouveauté de l’éditeur Jungle, They’re not like us, peut se targuer d’être à la fois dans l’air du temps et originale. En effet, ce n’est qu’un prétexte pour nous parler de la différence. Celle qui touche tout le monde. Une différence qui fait passer, en apparence, les plus faibles pour des monstres. Nous rentrons très vite dans ce monde, que nous apprenons à découvrir aux côtés de Syd, une jeune femme qui, tout au long de sa vie, a entendu des voix dans sa tête. Ce n’est que lorsqu’elle décide d’en finir avec la vie qu’elle bascule dans un autre monde, celui où elle est différente mais forte. Un monde qui voit la découverte d’un groupe de personnes, toutes plus différentes les unes des autres, mais toute dotées de pouvoirs.
Des pouvoirs pour se venger
Ce premier tome a tout d’une réussite. Eric Stephenson, que l’on connait pour son travail sur Nowhere Men (en France chez Delcourt), nous a concocté une histoire originale. Se servir du prétexte des super-pouvoirs pour nous embarquer dans une critique acerbe de la société contemporaine est une brillante idée. Nous nous attendons à découvrir un groupe de super-héros prêts à faire le bien. Au final, il prend l’idée à l’envers : brimées toute leur vie, ces personnes atypiques se servent de leur talent pour se venger. Nous sommes bien loin de ce qui se fait habituellement, et ce contrepied est excellent. Ce premier volume sert avant tout à nous faire connaître Syd, ainsi que l’importante galerie de personnages qui l’entoure : la Voix, le pyro-cinétique Fagen, l’illusionniste Moon ou bien encore le mystérieux Misery Kid… Une communauté en apparence soudée, mais qui va se retrouver ébranlée par l’arrivée de Syd et ses réflexions différentes.
Pour accompagner cette intrigue de qualité, Simon Gane (Godzilla Legends) se charge des dessins. Il faut bien avouer que le style urbain lui va comme un gant. Entre les cases riches en détails et celles très épurées en arrière-plan, il réussit un mélange qui s’adapte parfaitement aux différentes situations. Il retranscrit de manière claire, pour les lecteurs, les pensées des protagonistes. Néanmoins, nous pouvons lui reprocher un léger manque de fluidité sur le travail des personnages. En effet, ces derniers peuvent paraître relativement statiques. Jordie Bellaire (Injection, chez Urban Comics), se charge quant à elle des couleurs tandis que Fonografiks (Nowhere Men) est au design. C’est léger, c’est clair, c’est pétillant. L’artiste est parvenue à différencier les lieux par des teintes variantes, ce qui permet au lecteur de se situer assez facilement dans le récit.
Une couverture qui attire l’œil
Nous ressortons relativement emballé de ce premier tome de They’re not like us. Jungle nous livre ici un beau produit, accompagné d’une couverture magnifique, qui attire l’œil au premier regard. Nous aurions peut-être apprécié de découvrir quelques couvertures en fin d’ouvrage, voir quelques crayonnés, même si cela n’entache aucunement l’édition.
En conclusion, They’re not like us est LA bonne surprise comics du moment. L’éditeur Jungle ne peut que se réjouir de proposer enfin autre chose que du super-héros à la mode, grâce à une histoire pertinente, sur un thème pourtant vu et revu. Intéressant dans son approche, nous sommes impatients de découvrir la suite, pensée comme une trilogie. Le final relance notre curiosité. Nous espérons une arrivée rapide de la suite des aventures de Syd et surtout d’en savoir davantage sur Misery Kid…