J-6 ! Après avoir parlé de dix films de fantômes, voyons maintenant dix films mettant en scène des démons bien décidés à voler l’âme de leurs victimes !
L’Exorciste
Parmi la liste qui va suivre, L’Exorciste est très certainement le plus culte. Réalisé en 1973 par William Friedkin, il n’a pas pris une ride depuis et reste la référence en matière de films de possession démoniaque. Regan est une enfant des plus normales, jusqu’au jour où son comportement change drastiquement. Elle devient vulgaire et agressive. Son état physique lui-même se détériore, la métamorphosant progressivement en monstre repoussant. Le doute n’est plus permis : Regan est possédée par un démon. La mère de Regan fait alors appel à un exorciste afin de libérer sa fille. Ce sont deux prêtres qui se rendent dans la demeure pour chasser le démon qui habite la petite fille. C’est le récit de cet exorcisme que nous livre le film, plein de scènes emblématiques et particulièrement culottées pour son époque. Un immanquable !
L’Exorcisme d’Emily Rose
Réalisé en 2005 par Scott Derrickson, L’Exorcisme d’Emily Rose est un film tiré de la vie de la jeune allemande Anneliese Michel. Se pensant victime d’une possession démoniaque, Emily Rose, interprétée par Jennifer Carpenter (Dexter), demande de l’aide au prêtre de sa paroisse. Celui-ci va pratiquer de nombreux exorcismes sur la jeune femme afin de la libérer. Malheureusement ceux-ci ne fonctionnent pas et la jeune fille finit par mourir lors d’un exorcisme. Le prêtre est alors accusé d’homicide par imprudence. C’est ce procès qui est raconté par le film, au cours duquel les prêtres et les parents vont apporter à la justice des éléments de preuve troublants. L’Exorcisme d’Emily Rose est un film troublant en raison de son approche rationnelle. A tort ou à raison, les convictions de beaucoup de personnes se sont effondrées lors de ce procès et la manière dont le film a retranscrit les événements est tout à fait intéressante. D’autant que Scott Derrickson maîtrise parfaitement les jeux de lumière, leur signification et nous offre des plans très réussis !
Jusqu’en Enfer
Réalisé en 2009 par Sam Raimi (le réalisateur d’Evil Dead), Jusqu’en Enfer est un film efficace qui contient quelques scènes dont on se souvient longtemps après le visionnage. Christine Brown travaille à la banque et a toujours été très bienveillante envers ses clients. Mais sa générosité n’est pas du goût de son patron, qui lui demande d’être plus ferme si elle souhaite obtenir un jour une promotion. Lorsque Madame Ganush vient demander un crédit pour pouvoir garder sa maison, Christine n’a pas trop le choix et refuse, malgré les supplications de la vieille dame. Pour se venger, cette dernière jette sur Christine la malédiction du Lamia. Tourmentée par ce démon, Christine cherche de l’aide auprès d’un médium, qui la conseille afin de parvenir à retirer la malédiction avant que ce démon ne lui vole son âme. Compte à rebours contre les enfers, Jusqu’en Enfer est un film qui prend aux tripes du moment qu’on s’attache à la touchante Christine. Jusqu’en Enfer contient même des scènes d’action appréciables dont Sam Raimi détient le secret !
Conjuring : Les dossiers Warren
Conjuring : Les dossiers Warren a fait grand bruit lors de sa sortie en 2013 et il n’a pas démérité. Réalisé par James Wan, le film raconte l’histoire vraie du couple Warren, Ed étant démonologue et Lorraine medium. Mettant leurs connaissances au profit des personnes en difficulté, notamment de la famille Perron, ils sont amenés à intervenir sur de nombreux lieux hantés. Venant d’emménager dans leur nouvelle maison, la famille assiste à de nombreuses manifestations paranormales qui finissent par mettre leur vie en danger. Alors qu’ils s’apprêtaient à mettre fin à leur travail de parapsychologues pour se concentrer sur l’écriture, les époux Warren décident tout de même de venir en aide à la famille Perron. Le démon qui les tourmente est cependant beaucoup plus puissant que ce que les apparences laissaient croire. Construit avec intelligence, Conjuring : Les dossiers Warren est un très bon film d’horreur, ce qui n’est pas forcément le cas de sa suite Annabelle, réalisée en 2014 par John R. Leonetti.
Le Rite
Anthony Hopkins est un très grand acteur qu’on a la chance de retrouver dans de nombreux films à l’atmosphère très noire. Sa présence dans un film est souvent gage de qualité et Le Rite, réalisé en 2011 par Mikael Hafstrom, n’échappe pas à la règle. Michael Kovak est un jeune séminariste qui n’a jamais eu la foi et pense que la possession n’a pour explication que médicale. Alors qu’il s’apprête à quitter le séminaire, son supérieur tente le tout pour le tout afin de lui prouver l’existence de Dieu : il l’envoie passer du temps avec le Père Lucas, un exorciste expérimenté. Confronté de plein fouet à ce qu’il n’étudiait que par le biais d’ouvrages, Michael va se remettre en question devant son impossibilité à expliquer scientifiquement les faits qui se déroulent sous ses yeux. Dans le rôle du Père Lucas, Anthony Hopkins est bluffant et porte à lui seul Le Rite, qui sans lui serait sans doute un peu fade.
Sinister
Réalisé en 2012 par Scott Derrickson, Sinister est l’un des films les plus dérangeants de cette sélection. Entre ses personnages parfois très perturbés, son scénario déstabilisant et ses rebondissements angoissants, Sinister ne saurait laisser son spectateur indifférent. Dans la catégorie des personnages tordus et détestables, Ellison pourrait décrocher une médaille. Auteur de romans policiers basés sur des faits réels, il n’a aucun scrupule à faire déménager sa famille dans une maison qui fut le théâtre de meurtres non résolus, cela uniquement pour faciliter l’écriture de son prochain roman. Dans le grenier, ce dévoué père de famille va trouver des bobines 8mm, qui ne sont autres que les enregistrements de meurtres de familles entières. Ces vidéos ne sont bien évidemment pas épargnées au spectateur et semblent montrer que la cause de ces tueries est loin d’être humaine et plane sur la tête de sa propre famille. Progressif et terrifiant, Sinister ne lâche rien jusqu’aux toutes dernières minutes du film, où la révélation finale est construite de telle façon qu’elle tombe complètement à plat. Bien que décevant sur la fin qui frise tellement le ridicule qu’elle décroche le spectateur, Sinister est un film à voir en raison de l’énorme potentiel contenu dans le scénario.
Paranormal Activity
Seul found footage de cette sélection, Paranormal Activity est un film réalisé par Oren Peli en 2007 sur lequel il est impossible de faire l’impasse. Particulièrement controversé, ce film suit un couple de jeunes gens persuadés que leur maison est hantée. Afin de pouvoir surveiller et garder une trace de ce qu’il se passe chez eux, ils installent des caméras dans un peu toutes les pièces. Rapidement les manifestations paranormales dont ils sont victimes sont prises en flagrant délit par les caméras. Seulement le couple n’en est qu’au début de ses peines. Le film est présenté comme étant un montage de tous les enregistrements effectués de septembre à octobre 2006, avec affichage des jours et heures des images. Film qui aurait pu être classique et banal, Paranormal Activity puise son originalité dans l’effet intimiste et réaliste procuré par l’aspect « caméra de surveillance ». Qu’on croie ou non aux esprits, on a tous un jour ou l’autre vécu l’un des événements enregistrés par leurs caméras et c’est ce qui fait la force du film. Paranormal Activity possède trois fins alternatives, dont l’une n’a été projetée que lors d’une séance publique et dont une autre est la seule à avoir été projetée dans les salles obscures car c’est la seule qui soit compatible avec les cinq films suivants.
Le Cas 39
Dans Le Cas 39, réalisé en 2009 par Christian Alvart, on retrouve la talentueuse Jodelle Ferland dans le rôle de Lilith Sullivan, une enfant de dix ans maltraitée par ses parents. Emily Jenkins, interprétée par Renée Zellweger, est assistante sociale et sauve la petite Lilith des mains de sa famille. En attendant de pouvoir confier l’enfant à une famille d’accueil, Emily emmène l’enfant chez elle. Touchée par cette petite fille fragile, elle s’y attache et décide de la garder avec elle. Le sort semble alors s’acharner sur elle et son entourage. Inquiète, Emily se met à enquêter et essaie de comprendre pourquoi les parents de la jeune Lilith essayaient si désespérément de mettre fin à ses jours. Elle découvre que, loin d’être le fruit du hasard, les incidents qui surviennent ne sont autres que le fait d’une entité démoniaque. Au scénario peu innovant et à la réalisation lambda, Le Cas 39 est un film à voir pour les excellentes interprétations des deux actrices et la relation touchante entre leurs personnages.
Mister Badabook
Symboles de l’innocence, les enfants sont une cible privilégiée dans les films sur les entités démoniaques. Mister Badabook, réalisé en 2014 par Jennifer Kent, réussit avec brio là où de nombreux autres films pêchent. Samuel, un petit garçon de six ans dont le père est décédé le jour de sa naissance, souffre de terreurs nocturnes et d’hyperactivité. Lui lisant des histoires pour l’apaiser et l’endormir, sa mère Amelia trouve un étrange livre de contes : Mister Babadook. Samuel accuse cet homme mystérieux d’être celui qui le hante chaque nuit. Lorsqu’Amelia commence à percevoir elle aussi les manifestations de Mr Babadook, mère et fils vont devoir affronter ensemble la terrible menace qui pèse sur eux. Mister Babadook est un film sur les difficultés du deuil et sur les conséquences qu’il peut avoir sur la relation entre une mère et son fils. Véritable métaphore et film d’épouvante au croque-mitaine réussi, Mister Babadook laisse à ses spectateurs le choix de son interprétation dans un final magistral. Jouant avec finesse des peurs enfantines, le film livre un message fort par un biais qui ne peut que contenter les amoureux de films d’horreur.
Insidious
Réalisé en 2010 par James Wan, Insidious délaisse un peu trop un scénario de base prometteur au profit de la facilité des jumpscares. Suite à un déménagement, Dalton, le fils aîné de la famille tombe dans le coma et la maison devient la proie de violentes manifestations. Une medium vient à leur secours et explique que l’âme de Dalton a été kidnappée par un esprit maléfique lors d’un voyage astral et que ce démon cherche à prendre possession du corps du jeune garçon. Sa famille va alors devoir tout mettre en oeuvre pour le sauver. Là où Insidious aurait pu tisser une ambiance effrayante, il souffre d’en trop montrer. L’angoisse de la suggestion est très vite balayée par les trop nombreux jumpscares et représentations démoniaques, à l’image de sa suite et de ses deux préquels. Malgré ces défauts, Insidious saura contenter un public à la recherche d’une peur instantanée et éphémère et de quelques sursauts.
Source d’angoisse vieille comme le monde, les démons resteront encore longtemps une source intarissable d’imagination pour les réalisateurs de films d’horreur. Les esprits démoniaques ne sont pourtant pas les seuls à être mis en scène régulièrement et nous verrons demain cinq films qui s’intéressent à un tout autre mythe !